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Le miel de l’abbaye, rencontre et biodiversité

Depuis deux ans, un petit nouveau s’est fait une place de choix aux côtés de nos incontournables fromages, de nos confitures et pâtes de fruits… le miel de l’abbaye. Disponible uniquement dans notre boutique de l’abbaye d’Echourgnac, ce produit naturel, essentiel à la biodiversité, est le fruit de la rencontre avec les jeunes créateurs d’une entreprise voisine, Apisphère.


pots de miel dans les rayons de la boutique de l'abbaye d'Echourgnac

Miel de fleurs, miel de tournesol, miel d’acacias, miel de forêt… les pots de miel de notre abbaye de la Trappe colorent depuis deux ans les rayons de notre boutique d’Echourgnac. Il y a pourtant toujours eu des ruches à l’abbaye, principalement pour la consommation personnelle de la communauté. Malheureusement, depuis quelques années elles étaient un peu tombées à l’abandon, faute de forces et de moyens. Le savoir-faire détenu par les sœurs les plus âgées n’ayant pu être transmis à la jeune génération, le miel de l’abbaye était tout naturellement appelé à disparaitre. C’était sans compter sur la rencontre avec une jeune entreprise voisine de quelques kilomètres seulement, Apisphère.


Des ruches issues d’un partenariat

« Chaque année, en janvier, on essaie d’organiser une sorte de séminaire d’équipe qui regroupe ensemble les sœurs et les salariés de la fromagerie, explique Quitterie Dumont, directrice de la fromagerie de la Trappe. On leur propose de découvrir le visage d’une autre entreprise locale. En 2020 on a présenté la société Apisphère, qui propose des produits issus et dérivés des ruches. Théo Négrier et Matéo Perot, les fondateurs, sont venus parler de leur activité, de leurs parcours et de tout ce qu’ils font autour du miel et des ruches. Cette rencontre a été un coup de cœur pour tout le monde ! L’idée de redévelopper les ruches de l’abbaye avec leur aide est née. Les sœurs étaient emballées ! »


Quitterie Dumont, directrice de la fromagerie de La Trappe, et les ruches de l'abbaye
Quitterie Dumont, directrice de la fromagerie de La Trappe, et les ruches de l'abbaye

Et les deux jeunes entrepreneurs aussi. « La fromagerie de la Trappe je la connais depuis que je suis tout jeune, elle est emblématique du coin, s’exclame Théo Négrier. Le projet de la fromagerie et de la communauté des sœurs voulait s’investir à la fois dans l’économie locale, en développant un partenariat, et dans la biodiversité, en ayant leurs ruches et en produisant du miel. De notre côté, on commençait juste à proposer ce type de partenariat et le lieu s’y prêtait bien, en plein cœur de la forêt de la Double. On s’est donc lancé ! »


Apport et transmission de savoir-faire

Les cinq ruches déjà présentes à l’abbaye ont été remises en route, et dix nouvelles ruches ont été ajoutées. Concrètement, les jeunes entrepreneurs apportent leur savoir-faire en s’occupant des ruches, du cheptel et des récoltes… mais aussi en essayant de le transmettre à la communauté. « Ce n’est pas toujours facile, regrette Théo Négrier. Les sœurs ont des emplois du temps chargés, et de notre côté nous avons un aléa très fort qui est la météo, et qui nous pousse à décider les interventions du jour au lendemain. Il faut que l’on arrive à anticiper un peu plus. »


Théo Négrier (Apisphère) lors de l'atelier sur le miel avec l'école d'Echourgnac
Théo Négrier (Apisphère) lors de l'atelier sur le miel avec l'école d'Echourgnac

Les jeunes entrepreneurs sont également venus coanimer un atelier sur le miel pour les élèves de l’école d’Echourgnac dans le cadre du partenariat entre l’abbaye et l’école. « C’est de la sensibilisation à la responsabilité écologique, explique Théo Négrier. On explique le rôle de l’abeille, quelles actions on peut mettre en place pour essayer de les préserver, quelles actions on peut avoir à notre échelle sur la consommation de tous les jours. C’est essentiel et c’est une formation que nous proposons aussi en entreprise. »


Essentiel car 80% de l’alimentaire, fruits et légumes, est directement pollinisé par les abeilles. « Sans abeille on ne pourrait quasiment pas avoir de chaine alimentaire », précise Théo.

Les ruches, installées près de la forêt, entre le potager et le verger.
Les ruches, installées près de la forêt, entre le potager et le verger.

Participation essentielle à la biodiversité

Les ruches ont donc tout naturellement trouvé leur place dans la démarche de permaculture engagée depuis déjà plusieurs années à l’abbaye. Installées près de la forêt, entre le potager et le verger, les ruches apportent un coup de pouce formidable à la bonne santé des plants et des arbres.


Il faut dire qu’à raison d’une moyenne de 30 000 abeilles par ruche l’hiver, et jusqu’à 80 000 l’été, soit 1 200 000 abeilles, ça en fait des pollinisateurs ! A tel point que quelques adaptations ont dû être faites cette année. « Plusieurs sœurs ont été piquées tout en travaillant au potager, raconte Quitterie Dumont. On les a un tout petit peu éloignées. Mais pas de souci, les abeilles sont actives dans un rayon de 3 kilomètres de la ruche ! »


Chaque abeille a son rôle dans la ruche. Ici une ouvrière protège les abords de la ruche.
Chaque abeille a son rôle dans la ruche. Ici une ouvrière protège les abords de la ruche.

Des miels variés suivant les saisons

Côté miel, la production et la qualité sont au rendez-vous, notamment grâce au partenariat avec Apisphère. « Il y a deux à trois récoltes par an, explique Théo Négrier. Une récolte de printemps, une en début d’été et une en fin d’été. » A chaque fois le miel est différent, puisque les abeilles ne butinent pas les mêmes fleurs suivant les saisons.


« En début d’été, nous avons récolté un miel de fleurs, avec du tilleul, des ronces, de la bourdaine, détaille Quitterie Dumont. Cet été nous avons eu un miel de tournesol, jaune clair, crémeux, assez sucré, qui sent le soleil, mais aussi un miel de fôret, très foncé, très liquide, qui sent le sous-bois. Et puis au printemps on a eu la chance d’avoir une récolte de miel d’acacias. C’est un peu le VIP du miel, jaune d’or, liquide, on aurait dit un Monbazillac ! C’est un miel réputé pour toutes les personnes qui font attention au sucre. »


« C’est un miel qu’on produit en moyenne tous les quatre ans, précise Théo Négrier. Il est très difficile à avoir car il faut rassembler des conditions météorologiques très précises. »


Des miels différents suivant les saisons
Des miels différents suivant les saisons.

En vente uniquement à l’abbaye

Evidemment, ce miel n’est pas resté longtemps sur les étagères des rayons de la boutique de l’abbaye. Il faut dire que même si les ruches produisent bien, la moyenne de production annuelle d’une ruche tourne autour de 15 à 17 kg. « Notre objectif est déjà de retrouver une certaine connaissance de ce métier-là, justifie Quitterie Dumont, et ensuite de proposer une nouvelle gamme de produits à nos consommateurs qui viennent chercher des produits directement à l’abbaye. »


Pas de vente en ligne pour le moment, la quantité de miel produite ne le permettant pas. Alors si vous êtes de passage en Dordogne, n’hésitez pas à venir découvrir nos miels. Ils s’accordent d’ailleurs parfaitement avec le fromage, et notamment notre fromage de brebis !


Tartine de pain, de beurre et de miel de fleurs d'Echourgnac


Les produits de l'abbaye évoqués dans cet article et disponibles en ligne







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