Depuis cinq ans, les moniales d’Echourgnac ont trouvé leur place dans les crèches de Noël au milieu des santons de Provence. Une originalité signée Blanche Meurice.
Peut-être avez-vous déjà remarqué les petites moniales d’Echourgnac en terre cuite si vous êtes passés à la boutique ou au musée de l’abbaye. Signés Blanche Meurice, ces santons représentent les différentes activités des sœurs au quotidien.
Des modèles uniques
Passée par les Beaux-Arts, Blanche Meurice travaille de l’argile de Limoges pour façonner ses santons. Si elle utilise un moule, chaque modèle reste cependant unique. « C’est un moule en deux pièces, détaille-t-elle. On estampe, on presse la terre, mais après il faut retravailler chaque santon car il y a ce que l’on appelle la couture, le bord de terre entre les deux pièces, qu’il faut finaliser. Et puis on ajoute les bras, les fromages par exemple… »
Les santons sont ensuite cuits dans un four à 1000 degrés. Un processus qui nécessite 24 heures, le temps de monter en température puis de laisser refroidir les santons avant de pouvoir les sortir du four et les manipuler sans les casser.
Vient enfin le moment de la peinture. La terre utilisée étant rouge foncée, deux couches de blanc sont d’abord nécessaires, avant le noir et les finalisations aux pinceaux fins en noir et en blanc. Deux heures sont nécessaires par santon en moyenne !
Ouvrir le monastère au monde
L’objectif de Blanche Meurice à travers ces petites moniales est double. « A la fois elles permettent aux collectionneurs de santons de Provence de les intégrer dans leurs crèches. Les moniales font sept centimètres, la taille un peu standard des santons.
Et puis indépendamment de ça, il y a le fait de permettre aux personnes qui sont éloignées de la vie monastique, qui ne savent pas ce qu’il se passe derrière les murs du monastère, de découvrir la vie quotidienne des sœurs, de la rendre plus accessible avec des santons un peu enfantins, incarnés. »
Un quotidien que Blanche Meurice, 42 ans, connait bien. Elle a en effet passé trois ans, à la fin des années 2000, au sein de l’abbaye comme novice.
Trois ans de noviciat
« J’étais attirée par cette forme de vie, la vie contemplative, explique-t-elle. J’avais discerné un appel à une vie consacrée pour donner ma vie à Dieu. Le noviciat, cette période de discernement et de formation qui permet de mieux connaitre la vocation et la vie de la communauté en y vivant et partageant le quotidien, m’a permis de voir que le fond correspondait, mettre Dieu en premier dans ma vie, mais pas la forme. Ca me manquait de rencontrer du monde. »
Aujourd’hui aumônier d’hôpital à Paris, Blanche a répondu à son appel en donnant sa vie à Dieu comme laïque consacrée. Vivant au cœur du monde, elle garde de son passage à l’abbaye la soif de porter le monde dans la prière, d’aimer le monde, et une attirance particulière à prier pour les gens les plus éloignés.
Quant à ses santons, c’est bien lorsqu’elle était novice à l’abbaye qu’ils sont nés !
Les santons des moniales d’Echourgnac, naissance à l’abbaye !
« A l’époque, chaque année c’est le noviciat qui fabriquait la crèche de l’abbaye, se souvient Blanche. J’avais fait des petites sœurs qui représentaient réellement la communauté. On retrouvait ainsi sœur Denis sur son échelle avec un marteau par exemple ! »
Et puis il y a cinq ans, cette crèche a été installée à l’entrée de l’église de l’abbaye. Beaucoup de visiteurs ont demandé si ces santons étaient en vente. « A ce moment-là, je cherchais à développer mon activité artistique. C’est ainsi que l’idée d’un partenariat est née ! »
Les santons des moniales sont depuis disponibles, en quantités limitées, uniquement à la boutique de l’abbaye.
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